S’il y a bien un appareil photo qui s’est fait attendre, c’est certainement le Pentax K-1, premier Reflex numérique plein format de chez Pentax. En effet, il faut savoir que depuis le Pentax *ist, sorti en 2003 (Reflex argentique), Pentax ne s’était pas encore lancé dans le format 24×36 numérique, et n’avait sorti que des appareil au format réduit APS-C.

Comme d’habitude, Photoexposition.fr ne va pas vous saouler avec la liste de tous les specs copiés/collés à travers le web. (Au lieu de taper Pentax K-1 sur google, je vous conseille plutôt de vous rendre directement sur la fiche du Pentax K-1). Aussi, je propose de nous concentrer directement sur les particularités qui sortent du lot. Évidemment, pour les puristes, vous pourrez toujours faire votre propre analyse des specs sur le tableau comparatif Excel.

Si les utilisateurs Pentax ne devaient retenir qu’une seule qualité des boitiers, ils vous nommeraient sans aucun doute : la solidité et la résistance du boitier. De ce côté-là, Pentax a répété le cahier des charges des précédents boitiers numériques entièrement tropicalisés. En somme, avec le Pentax K-1, il n’est pas nécessaire de vous soucier de la poussière, ni de la pluie, un niveau de finition normalement accessible chez les concurrents qu’avec les appareils très haut-de-gamme.

Pentax, qui fabrique également ses propres objectifs photo, a opté dès le début pour une technologie de stabilisation intégrée dans LE BOITIER, et non dans les objectifs. Il s’agit ici du  SRII Shake Reduction. Cela permet en outre, de fabriquer des objectifs moins chers que les autres constructeurs, qui souvent, jouent sur des modèles d’objectifs avec et sans stabilisation. Concernant cette stabilisation optique directement effectuée au niveau du capteur (une technologie également présente chez Sony), sachez qu’elle permet en somme, de récupérer 5 IL en vitesse. Plus concrètement, si vous photographier avec votre Pentax K-1 en focale 50mm à laquelle la vitesse la plus basse à main levée est d’environ 1/60s, vous devriez pouvoir photographier dans les mêmes conditions à 1s !

Je n’ai pas encore trouvé le terme technique en français sur le site de Ricoh France, mais la maison-mère parle de « Operation Assist LED Lighting« . En somme, Pentax vous permet d’utiliser son bijou même dans des conditions de lumières très défavorables, comme la nuit par exemple, grâce à des LEDs qui vous permettront de travailler en toute tranquillité sans rater la moindre information sur le boitier, y compris pour changer un objectif ou une carte mémoire dans le noir.

Pentax n’a pas fait dans la demi-mesure sur le Pentax K-1, avec à la fois, le GPS, WiFi, et une boussole intégrée. Le coup de la boussole n’est pas vraiment un scoop, car si vous avez le GPS, vous avez alors aussi généralement la boussole électronique.

Ce que j’aime chez Pentax, c’est qu’ils ont une approche très axée sur les photographes. A croire que leurs ingénieurs sont eux-mêmes des photographes (Je n’en dirais pas autant d’un autre grand fabriquant japonais), et donc, vous n’avez pas à supplier pour des options évidentes. Ainsi, vous trouverez  un double logement pour carte mémoire SD. Côté format, Pentax s’est donc définitivement replié sur le format SD, ce qui n’est pas un défaut du tout, les cartes SD étant suffisamment performantes, voire plus que certaines Compact Flash (CF) en matière de vidéo notamment. Et les cartes CFast et XQD sont quant à elles, tout simplement trop onéreuses actuellement, sans compter, que l’un des 2 formats sera probablement amené à mourir.

Ici aussi, nous aurons à faire à du lourd avec un capteur de 36 Mios de pixels, c’est donc un gros bébé comme nous les voyons sur des Nikon D800, D810, et Sony A7R. La fiche technique annonce également une montée en ISO jusqu’à 204.800 ISO. Je ne sais pas à l’heure actuelle s’il s’agit d’un mode élevé « simulé », ou effectivement d’une sensibilité ISO native. Il faudra également voir le capteur à l’œuvre pour évaluer sa qualité à de tels ISO.

De ce côté là, pas de révolution. L’écran est certes grand, avec une taille de 3,2″, tout en étant inclinable et orientable, mais il ne possède pas de fonction tactile. Dommage, car nous aurions vraiment eu un plus.

C’est peu dire, que se lancer dans le plein format est un grand projet. Il ne s’agit pas seulement de lancer un nouveau boitier, encore faut-il prévoir les objectifs. Logiquement, avec l’annonce du Pentax K-1, Pentax à également annoncé la sortie de 12 futurs objectifs pleinement « 24 x 36« , libellés D-FA. Mais vous pouvez également utiliser les actuels objectifs APS-C, libellés DA, sur le Pentax K-1 en mode « crop » grâce à sa monture standard KAF2 introduite pour la première fois en 1991 déjà. C’est un peu ce qu’avait également prévu Nikon avec ses objectifs DX compatibles sur des boitiers FX. L’idée, évidemment, est de ne pas effrayer les éventuels Pentaxistes qui ont déjà investi dans des objectifs APS-C, et de leur faciliter le passage vers le plein format.

Au passage, Pentax a d’ores et déjà annoncé la sortie de deux objectifs D-FA pour accompagner le Pentax K-1 :

• Pentax D-FA 15-30mm f/2.8
• Pentax D-FA 28-105mm f/3.5-5.6

Je suis vraiment heureux que Pentax se lance enfin dans le plein format, d’autant plus que cela ne fera pas de mal de bousculer un peu les deux dinosaures que sont Canon et Nikon, et plus récemment, Sony. C’est d’autant plus courageux, que le marché actuel de l’appareil photo est tombé en récession à partir de 2010, et s’est encore aggravé à partir de 2013. Mais du sang neuf, c’est peut-être ce qu’il fallait.

Retenons qu’à partir de maintenant, un photographe souhaitant passer sur du plein format, aura dorénavant le choix parmi 4 marques: Nikon, Canon, Sony et Pentax.