Les Notions Photo

I. L’exposition
a) Définition
b) L’Ouverture
c) La Vitesse
d) La Sensibilité
e) Cas Particulier
II. L’Hyperfocale
III. Les différents capteurs

I. L’exposition.

De toutes les techniques photo que l’on pourrait chercher à maîtriser, d’un point de vue technique pure, celle-ci, à mon avis, est la plus importante. On pourra toujours s’adonner aux retouches, aux jeux des filtres, à celui de la balance des blancs..etc…etc. Mais au final, une bonne photo n’est réussie, que si elle est bien exposée. Au fait, qu’est-ce donc ?


a. Définition

Une bonne exposition, pour faire simple, c’est la bonne quantité de lumière, ni trop, ni trop peu. Cette notion est tellement importante à mes yeux, que je n’ai pas pu penser à autre chose en cherchant le nom pour un site web qui utiliserait une notion fondamentale de la photo.

On parle de photo sous-exposée, lorsqu’il y a trop peu de lumière, quand les ombres se confondent presque avec les autres reliefs, et on parle de photo sur-exposée lorsqu’il y a trop de lumière. Voici trois exemples avec une exposition correcte, une sous-exposition et enfin une surexposition :

techniques photo

Photoexposition.fr

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Mais comment faire pour obtenir la bonne exposition ? Là est toute la question. Le sujet est tellement vaste, que des livres entiers y ont été dédiés. Celui qui me semble incontournable d’ailleurs, est celui de Bryan Peterson « Pratique de l’exposition ».

Évidemment, je ne saurais tout résumer en un article, ni même jamais totalement maîtriser le sujet, tellement ce sujet est vaste, tellement les situations peuvent être différentes. Mais la bonne nouvelle, c’est que dans la majeure partie des situations, votre DSLR/SLR saura très certainement faire correctement l’exposition automatiquement. Retenons pour le moment une seule chose : Il n’y a pas une bonne exposition, mais plusieurs. Car l’exposition est le mariage de 3 éléments fondamentaux : La vitesse de l’obturateur, l’ouverture du diaphragme et la sensibilité de la pellicule (dans le cas d’un SLR, donc d’un reflex à l’ancienne avec une bonne vieille pellicule), ou l’ISO. Bryan Peterson parle même du triangle photographique.

Il s’agit toujours d’avoir la bonne quantité de lumière, et les 3 éléments précédents pourraient être comparés à des robinets. Avec l’un on peut réduire le débit (par exemple fermer un peu le diaphragme) et avec un autre augmenter le débit (par exemple ralentir l’obturateur), voire même jouer sur la sensibilité. Du moment que le débit final est le bon, nous pouvons jouer sur les trois robinets.


b. L’ouverture

ouverture bis

Rien de tel, que de se focaliser sur une et même scène, puis d’opter pour la Mode A priorité à l’ouverture. Pour peu que votre sensibilité soit fixe, essayez donc, de tourner sur la molette qui augmentera ou diminuera l’ouverture du diaphragme et observez ce qui se passe avec la vitesse… Idem, si vous étiez par exemple sur le Mode S priorité à la vitesse. En jouant sur la vitesse, plus ou moins, vous verrez que l’ouverture s’adaptera, à l’exposition optimale que votre appareil calculera. Enfin, si vous deviez modifier la sensibilité que votre appareil vous permet (probablement entre 200 ISO et 1 600 ISO au moins), votre appareil compensera par l’ouverture ou la vitesse suivant votre mode.

Ainsi, nous avons fait connaissance avec l’exposition, cette notion simple, mais tellement déconcertante pour beaucoup. Nous avons évoqué, le triangle photographique que sont, l’ouverture, la vitesse et le posemètre (Sensibilité en ISO). Maintenant, je vais expliquer, qu’il n’existe pas une, mais plusieurs mêmes expositions. Je tiens à préciser, que je n’ai rien inventé, ni même tout autre photographe contemporain. Tout cela, reste le principe des robinets dont je vous avais parlé précédemment.

Prenez donc votre appareil, et passez en Mode M (Manuel) et veillez à bloquer la sensibilité, car elle est souvent en automatique par défaut. Maintenant, faites une visée avec votre appareil et regardez ce que vous indique l’indicateur d’exposition dans le viseur :
techniques photo
Voici à quoi ressemble cet indicateur sur les Nikon (19). Vous serez probablement mal exposé (Dans le + ou le -), et donc, il s’agit de changer les valeurs de la vitesse ou de l’ouverture, au choix, jusqu’à ce que l’indicateur soit sur « 0« . Victoire, vous êtes alors bien exposé, et vous venez de mettre au point votre première exposition manuelle. C’est le premier vers la cours des grands ;-).

En guise de test, j’ai fait pareil. Ma sensibilité étant bloquée à 400 ISO, j’ai mis mon ouverture à f/4, et j’ai tourné la molette de la vitesse jusqu’à ce que l’indicateur d’exposition soit correcte, avec finalement une vitesse de 1/250. Nous voici donc avec une première bonne exposition. Mais ce n’est pas la seule.
Si j’augmente l’ouverture du diaphragme de 1IL (1 indice de lumination, un multiplicateur en gros) en passant donc à f/2,8, je n’aurais qu’à réduire un autre facteur de 1IL en retour. Soit la vitesse, soit la sensibilité. (N.B. : Votre appareil sera probablement cranté de 1/3IL au niveau de la molette de vitesse et de l’ouverture. Il suffit donc de monter de 3 crans pour atteindre 1IL)

Ainsi une exposition correcte
f/4 + 1/250s + 400 ISO
sera la même que
f/2,8 + 1/500s + 400 ISO
ou encore la même que
f/2,8 + 1 /250s + 200 ISO (On joue rarement avec les ISO, en général, qu’avec la vitesse et l’ouverture).

Donc, si nous laissons les ISO de coté, nous avons les bonnes expositions suivantes :

f/2,8 + 1/500s
f/4 + 1/250s
f/5,6 + 1/125s
f/8 + 1/60s
f/11 + 1/30s
f/16 + 1/15s

La limite, c’est votre objectif ou votre appareil qui vous l’imposera, en fonction de l’ouverture/fermeture possible de votre objectif, et en fonction des vitesses disponibles de votre appareil.


c. La vitesse

vitesse

Maintenant, intéressons-nous à la vitesse dans le cadre de l’exposition. J’imagine, que votre appareil vous permet toutes sortes de vitesses, peut-être même que vous faites la course à celui qui est le plus rapide dans votre entourage ;-). Evidemment, les modèles « Haut de gamme », les plus chers aussi, vous sortiront des vitesses halucinantes. Mais pour simple et bien, je suis sûr que votre appareil est tout à fait à même de faire le job. Allons-y…

Voici donc quelques exemples de vitesse :

  • Photos sportives : Vitesse de 1/500s voire plus. Donc atteignable avec tous les appareils (Le Nikon D40 et le Canon D400 atteignaient déjà les 1/4000s). Le but étant de saisir un mouvement rapide, sans flou.
  • Photo portrait/Mode : Généralement 1/250s car souvent la vitesse de synchronisation avec les flashs.
  • Photos en mouvement (véhicules, animaux etc) : Généralement entre 1/60s et 1/30s. Permet de créer un flou des objets en mouvements, ou alors, lorsque l’on suit les objets, de flotter l’arrière plan, de créer un « filé ». Ceci demande quand même de la pratique et une main sûre.
  • Figer la pluie : 1/60s (Penser à prendre de très près évidemment, afin d’observer les gouttes)
  • Pour suggérer le mouvement, cas des cascades ou des vagues que l’on veut photographier en coton : Optez donc pour le 1/2s, très passe partout.
  • L’effet des phares rouges de voitures en photos du soir : Se réalise très bien à 8s de pose. (Pensez au pied !)

Trêve de bavardage, voyons ce que cela donne en pratique. Je précise, que toute considération de composition a été laissée de côté, que seul l’exercice de pose était visé. Je ne vous cache pas, que trouver une cascade dans ma région n’était pas chose facile, et j’ai donc du me contenter  d’un petit barrage.
Voici ce que donne une photo de « cascade » en coton, donc à 1/2s :

techniques photo

* * *

Maintenant, voici une prise consistant à figer le mouvement, comme dans le cas d’une photo sportive ou tout mouvement rapide, donc à 1/500s en Mode S (priorité vitesse). Dans le cas présent, notez le mouvements arrêtés des ailles des pigeons.

techniques photo

* * *

Et enfin, un mouvement « filé« , càd un suivant le sujet avec l’appareil à 1/60s. Comme je l’ai déjà évoqué, il faut une main très sûre ;-)

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Pour cette dernière, j’ai d’abord fignolé l’exposition en manuel (1/60s, f/25 et 800 ISO), j’ai fait la mise au point sur le trottoir, avec de pouvoir désactiver l’autofocus, et gagner encore davantage en réactivité de mon appareil lors du déclenchement. Mon seul regret, et que ma main aurait pu être « plus » sûre, ce qui aurait évité le léger flou du scooter.


d. La sensibilité (ISO)

iso

Les appareils photo numériques, n’ont pas toujours existés, comme je l’ai fait remarquer à mes enfants. Il fût un temps, où il fallait introduire une pellicule dans son appareil photo, qu’il soit Reflex ou « Instamatic ». Et au départ, il fallait toujours passer par la case du vendeur, qui non seulement vous demandait la marque que l’on souhaitait (essentiellement Kodak, et Fujicolor), mais également la sensibilité ASA/ISO suivant la norme. En général, il les sensibilités courantes étaient entre 100 et 400, suivant l’utilisation (Extérieur par beau temps, temps couvert etc), voir 800, 1 600 pour les prises de vue nocturnes.

A moins de continuer à shooter en argentique, ces jours-là sont révolus. Votre APN, par défaut, choisit même en mode AUTO la sensibilité qui lui semble la plus correcte, suivant les scènes souhaitées (Sport, Paysage, Portrait etc)

A retenir : Passer de 100 à 200 ISO, c’est monter d’1 IL, de 200 à 400 également, etc. En somme,  dès que l’on double ou divise par deux, on bouge d’1 IL. On pourrait donc penser, qu’il suffit de grimper en ISO pour gagner en vitesse, là où ça ne suffirait pas en sensibilité basse. Malheureusement, monter en ISO a un prix : Le BRUIT. Plus la sensibilité monte, plus vous obtiendrez des grains, comme un peu ces images nocturnes avec des lunettes de visée de nuit. La plupart des APN affiche 100-1 600 ISO en natif. Les plus rares peuvent monter jusqu’à 6 400 voire 12 800 ISO. Certains APN peuvent même aller plus haut dynamiquement et annoncer 102 400 ISO ! Mais rares sont les APN qui le font bien. Autant vous dire, à partir de 3 200, 6 400, cela se corse au niveau du « bruit », même pour les bêtes de courses de Canon ou Nikon.

Au final, nombreux photographes vous conseillerons de rester entre 100 et 400 ISO, quitte à utiliser un pied.


e. L’exposition : Cas particulier

Dans le cas de photos avec beaucoup de végétation, si vous laissez votre appareil faire lui-même l’exposition, vous aurez tendance à avoir des photos légèrement sur-exposées avec des couleurs un peu ternes. En effet, la végétation, le vert de la végétation, joue des tours. Il suffit alors, de tout simplement baisser l’exposition de 2/3IL, ou 2/3EV, ou 2/3 de diaphragme. Le photographes disent d’ailleurs souvent : « Mettez votre cellule au vert ». Sur mon appareil, j’ai fait en sorte que les molettes de réglages de l’ouverture et de la vitesse soit crantées à 1/3IL. Comme cela, je n’ai qu’à tourner de 2 crans sans me soucier des mathématiques. Et voilà un exemple :

techniques phototechniques photo

Voici donc mon appareil qui m’indique f/8 et 1/20s dans la photo de gauche

Les couleurs semblent honnêtes. Mais voyons ce que donne la même photo avec en réduisant l’exposition de 2/3IL. Pour faire simple, j’ai tout simplement augmenté la vitesse de 2 crans sur mon appareil en obtenant.

Et sur la photo de droite… f/8 et 1/30s. On constate immédiatement des couleurs avec plus de profondeur, sans l’effet un peu délavé plus haut.

Notez, que j’aurais très bien pu ouvrir davantage le diaphragme et garder la même vitesse. Mais j’aime beaucoup l’ouverture f/8, car elle donne les images les plus nettes.

Idem sur cet exemple. L’appareil indiquait :

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f/8 et 1/6s sur la photo de gauche

Mais je préférais baisser de 2/3IL.
2 petits coups de crans sur la molette de la vitesse pour l’accélérer et nous voici…

sur la photo de droite… à f/8 et 1/10s.

Jugez par vous-mêmes.

II. L’hyperfocale

Hummm ? Ce terme est très souvent employé, mais très souvent incompris. Pour faire simple, c’est le moyen d’obtenir la plus grande plage de netteté.

a. La version courte et simple

Utiliser un tableau de calcul de l’hyperfocale, ou tout autre logiciel. Voici le tableau que j’utilise pour mon Nikon D600, mais valable pour tout Nikon au format FX :

hyperfocale

Le cercle de confusion (COC) du capteur est le seul paramètre à insérer. Certains calculateurs font même plus simple, en vous proposant une liste de toutes les marques et modèles d’appareils photo. Pour faire simple, si vous avec un appareil avec un capteur DX, il sera très certainement de 0,02, si vous avez un appareil au format FX, il sera très certainement de 0,03.

Si j’utilise un objectif fixe de 50mm sur mon Nikon D600, je sais qu’avec une ouverture de f/8, l’hyperfocale indiqué est de 10,4m. J’effectue ma mise au point sur environ 10m et à partir de là, je sais que tout sera net de 5m à l’infini.

Cela permet donc de dégainer rapidement mon appareil, et de me passer de la mise au point. Cette technique était très appréciée lors des photos reportages des photographes des années 70, une époque, ou la mise au point automatique n’existait presque pas.

b. La version plus élaborée :

En fait, la définition de l’hyperfocale est la suivante : C’est la distance minimum pour laquelle les sujets seront perçus comme nets quand on règle la bague de mise au point sur l’infini. (Wikipedia). Mais mieux encore, si nous faisons la mise au point sur l’hyperfocale, cela permet d’obtenir une image nette de l’infini à la moitié de cette distance.

Pour les puristes, voici la formule de calcul :

f étant la focale en de l’objectif en mm, Nc étant le cercle de confusion en mm de l’appareil.

Mais quel intérêt y a-t-il à utiliser une hyperfocale ? Comme je l’ai déjà dit précédemment, l’hyperfocale permet d’obtenir la plus grande profondeur de champ possible, cette fameuse plage où tout sera net d’un certain point, jusqu’à l’infini. Ainsi, dans le cadre d’une photographie de paysage, vous serez toujours assuré, d’avoir une photo la plus nette. Et dans le cas de sujets en mouvement, où il est très difficile de faire la mise au point, le travail avec l’hyperfocale vous sauvera la mise.

III. Les différents capteurs

nettoyage capteur

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Il y a presque autant de capteurs différents, que de types d’appareils (Compact, Bridge, Reflex…etc… jusqu’aux téléphones à tout faire, y compris la photo). Ils ont tous des avantages et des inconvénients.
Prenons par exemple, le roi de la catégorie, le Plein-Format (FX ou Full-Frame). De part sa taille (environ 24mm x 36mm), on ne le trouvera que dans les boitiers relativement gros (Canon 5D, Canon 1D, Nikon D600, Nikon D4, Sony Alpha 99 etc), et de toute évidence, il est absent des petits appareils.
De manière générale, retenons, que plus le capteur est grand, meilleure est sa qualité d’image, en terme de netteté, de détail d’image et de bruit (la « poussière » lors des prises de vue sombres), tout comme le prix de l’appareil grimpe crescendo avec la taille de son capteur. Une autre caractéristique, est que plus il est grand, plus grand sera son angle de vision. C’est d’ailleurs un peu le talon d’Achille des capteurs plus petits, qui ont du mal à tenir la route, lorsqu’il s’agit d’atteindre des dimensions de grand-angle. A l’inverse, les appareils avec de plus petits capteurs sont moins chers, et affichent rapidement des focales à faire pâlir n’importe quel pro.

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